Uberisation : « la stratégie du choc » numérique

Les éditeurs du rapport moral sur l’argent dans le monde ont eu l’amabilité de me demander mon avis sur le numérique et l’uberisation.

Plutôt que de décliner son caractère inévitable, son modèle économique ou son sens industriel, j’y ai vu un parallèle assez fascinant avec la logique de la « stratégie du choc » décrite par Naomi Klein dans son analyse de la prise de pouvoir global par les néo-libéraux entre 1960 et aujourd’hui : création de centres d’autorité épistémiques (chaires universitaires, intellectuels, journalistes, etc.), exploitation des situations de crise partout dans le monde, « parachutage » de responsables préparés, réseautage, désorganisation du public au profit du privé, etc.

« Uber et les taxis : qui doit s’adapter »… Et si le numérique n’était qu’un prétexte pour la dérégulation néolibérale des services publics ? 

Esprit m’a demandé un petit article pour leur numéro de ce mois-ci intitulé « Uber et les taxis : qui doit s’adapter ? »

La question est évidemment piégée… avec en toile de fond le danger que le numérique se transforme en un simple prétexte pour une dérégulation néolibérale des services publics.

Alors, à votre avis, qui doit s’adapter ?

Source : Revue ESPRIT