L’économie numérique peut-elle être plus juste ?

La question fait écho au débat sur la loyauté des plateformes en l’élargissant à la question de la justice de l’économie numérique. A quoi bon innover si c’est pour réserver les bénéfices de cette innovation à quelques uns ? A quoi bon développer des outils numériques s’ils ne servent qu’à vampiriser le peu de richesse collective dont dispose la population ?
Autrement dit, peut-on imaginer un numérique plus juste ?
Toute une série de grands noms du numérique viennent de publier un appel en ce sens dans la MIT Tech Review. On y retrouve Erik Brynjolfsson – dont les analyses dénoncent l’impact du numérique sur le travail, Tim O’Reilly – l’inventeur du web 2.0, etc.
La révolution numérique est partout, mais les gens n’en voient pas forcément les bénéfices. Le revenu de la majorité des foyers américains n’a pas augmenté depuis 20 ans. Le nombre de salariés ne cesse de diminuer. La classe moyenne est de plus en plus dévalorisée. La mondialisation, l’outsourcing et l’offshoring reposent en grande partie sur la révolution des télécommunications. Les avantages de ce monde hyperconnecté et hypernumérisé ne se répartissent pas de façon égalitaire.
Est-ce que les robots vont détruire nos emplois ? Pour ces leaders du numérique, il faut cesser de poser le débat de cette façon. Il faut prendre conscience du fait que nous ne sommes pas sans moyens face aux transformations du numérique sur le travail.
Partant de là, trois axes sont proposés :
  • une évolution des politiques publiques
    • des changements basiques dans les secteurs de l’éducation, des infrastructures, de l’entrepreneuriat, du commerce, de l’immigration et de la recherche.
    • une réflexion sur l’évolution du système fiscal et sur la redistribution de valeur au sein de la société
    • une réflexion sur l’évolution de la démocratie dans un environnement où tous les citoyens sont connectés
  • sur un modèle rawlsien, il faut exiger des entrepreneurs qu’ils adoptent des modèles qui profitent à tous quand ils améliorent la productivité et génèrent de la valeur – et cela passe sans doute par une transformation du concept d’entreprise
  • il faut améliorer les efforts de recherche sur les impacts socio-économiques de la révolution numérique
L’appel est en ligne, n’hésitez pas à en prendre connaissance : sur le site de la MIT Tech Review