Accorder l’asile à Snowden ou Assange en France ? C’est possible, même sans le gouvernement !

La question s’était déjà posé pour Snowden, et elle revient sur le tapis à propos d’Assange car les deux peuvent demander et obtenir l’asile politique en France. Et ce même si François Hollande, Manuels Valls et le gouvernement français s’y opposent.

Comment ?

Grâce à l’asile constitutionnel que la France est l’un des seuls pays à reconnaître, et ce grâce à la loi du 11 mai 1998, prise sur la base d’un rapport remis par Patrick Weil au gouvernement en 1997.

La procédure est simple. Elle passe par l’OFPRA, puis par la Cour nationale du droit d’asile et le Conseil d’Etat devant qui il est possible de faire appel. En cas d’accord de leur part, le Président et le gouvernement seront tenus par leur décision et n’auront d’autre choix que de laisser Assange ou Snowden vivre de façon durable sur le territoire français. Et ils n’ont même pas besoin d’être en France pour faire leur demande.

Pour ceux qui s’intéressent à ce sujet, Patrick Weil avait écrit une excellente tribune à ce sujet dans Le Monde à propos du cas de Snowden : http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/06/03/edward-snowden-a-droit-d-asile-en-france_4431241_3232.html

 

Dans Techcrunch: les réseaux sociaux peuvent déclencher une « spirale du silence » qui pousse les gens à s’autocensurer

Intéressant point de vue de Techcrunch publié au mois d’août et qui se base sur une étude du Pew Institute consacrée à « la spirale du silence » pour expliquer que les réseaux sociaux génèrent beaucoup plus d’autocensure qu’on ne l’imagine, et qu’ils peuvent même contrôler ce qui est diffusée dans le monde offline : Social Media Is Silencing Personal Opinion – Even In The Offline World

En résumé :

  • Les informations diffusées par les réseaux sociaux ne reflètent pas correctement les débats d’opinion qui se déroulent dans le monde physique
  • Pire, l’étude du Pew Institute montre que les gens sont en fait moins enclins à débattre des problèmes importants de la société sur les réseaux sociaux que dans l’environnement offline
  • Dès que leurs opinions sont contraires à celles de leurs amis, les gens s’autocensurent et préfèrent les garder pour eux sur les réseaux sociaux – un phénomène qui ressemble à « la spirale du silence » qui était décrite dans les années 70 à propos de la formation des opinions publiques
  • Dans l’exemple choisi par le Pew Institute, seuls 42% des usagers avaient envie de discuter des problèmes de surveillance généralisée en public sur des réseaux sociaux, alors qu’ils étaient 86% à accepter de le faire dans une discussion physique en face à face
  • Quant aux 14% qui ne souhaitaient pas discuter dans une réunion physique, seuls 0,3% auraient accepté de le faire en ligne
  • Cela remet en cause l’idée que les réseaux sociaux permettraient aux gens d’exprimer des opinions qu’ils n’osent pas exprimer en face à face

Social Media Is Silencing Personal Opinion – Even In The Offline World | TechCrunch

Mais le Pew Institute va plus loin et affirme que cette spirale de la censure s’étend jusque dans l’environnement offline.

  • L’usager classique de Facebook a 50% moins de chance d’accepter de partager ses opinions dans le monde physique
  • L’usager de Twitter a 25% moins de chance

In fine, le Pew Institute rappelle les limites de son étude, mais souligne que cela permet de comprendre la façon dont les usagers utilisent les réseaux sociaux pour discuter de sujets politiques. Contrairement à ce qu’on aurait pu espérer, ceux-ci ne créent pas automatiquement un débat plus riche et plus dynamique. Comme dans l’affaire Ferguson, les tunnels informationnels jouent à plein en limitant l’accès des usagers à l’information, mais la spirale du silence est tout aussi importante en les dissuadant de dire à voix haute des opinions qui seraient contradictoires avec celles de leur social graph.

L’article est ici : Social Media Is Silencing Personal Opinion – Even In The Offline World

Belle prise de position de Angela Merkel sur prism, la liberté et la sécurité

Excellent extrait d’un discours de Angela Merkel au Bundestag avec trois axes forts :

  • la tentation de considérer qu’on peut faire tout ce qui est possible sans avoir à en subir les conséquences éthiques, politiques et démocratiques
  • le passage dangereux de la lutte contre le terrorisme à la guerre économique entre alliés
  •   le besoin de reconstruire de la confiance

« In the end there is less, not more, security. »

On ‘Freedom and Security’ by Angela Merkel | The New York Review of Books.

On ‘Freedom and Security’ by Angela Merkel | The New York Review of Books