Le numérique doit-il être user-friendly ou récompenser le talent et l’expérience ?

Loper OS » Engelbart’s Violin

Excellent d’article sur l’histoire du design consacré au clavier, au sténotype et à la créativité : Loper OS » Engelbart’s Violin.

Pour résumer :

  • demander à un programmeur d’utiliser un clavier standard, c’est un peu comme demander à un violoniste médaillé de jouer sur du plastique
  • presque toutes les professions utilisent un matériel spécialisé, sauf les programmeurs
  • la révolution numérique n’a pas créé un accès à du matériel informatique professionnel pour tous, elle a contraint les professionnels à utiliser le matériel du grand public
  • d’autres outils existent comme par exemple des pédales pour remplacer la souris
  • les inventeurs de l’informatique utilisaient des outils alternatifs, comme Douglas Engelbart dans sa Mother Of All Demos qui se servait à la fois d’une souris – qu’il a inventé, et d’un sténotype à la place du clavier

Loper OS » Engelbart’s Violin

  • les collègues de Engelbart était contre cette invention, notamment Alan Kay qui estimait justement que c’était comme donner un violon de maître à des enfants, alors que la plupart d’entre eux ne voudront de toute façon pas apprendre le violon
  • c’est cette attitude qui perdure aujourd’hui, on continue de vouloir enseigner l’informatique la plus simple qui soit, celle qui ne nécessite aucun entrainement – on met l’accent sur l’ergonomie au détriment de l’efficacité
  • toutes les tentatives de remplacer le clavier par un outil plus efficace mais plus compliqué se sont soldées par des échecs – comme l’invention du microwriter

On peut faire de nombreuses critiques sur cette analyse, mais la fin est particulièrement intéressante :

  • la prédominance du clavier standard est le symptôme d’une maladie du numérique : la victoire totale d’un business model et d’une technologie qui n’offrent aucune prime au talent et aux compétences
  • les interfaces utilisateurs ne valorisent jamais l’apprentissage ou l’expérience et ne différencient pas le néophyte du professionnel
  • les entrepreneurs recherchent désormais des gens interchangeables, sans compétence ni talent particulier

Et la conclusion tient en une idée simple qui va à l’encontre du paradigme actuel du design, mais qui répond à de nombreuses questions sur le mythe des digital natives, le manque de compréhension des rouages de l’internet, etc. : les outils numériques devrait mieux récompenser l’apprentissage et l’expérience qu’ils ne le font aujourd’hui.

L’article est ici : Loper OS » Engelbart’s Violin.

Une réflexion sur « Le numérique doit-il être user-friendly ou récompenser le talent et l’expérience ? »

  1. Point de vue à côté de la plaque selon moi. L’outil du programmeur n’est pas le clavier, c’est le logiciel. Et de ce point de vue, certains outils professionnels sont extrêmement spécialisés, et peu accessibles au néophyte. Essayez donc Emacs, un éditeur très utilisé et puissant, aux raccourcis claviers ésotériques.

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